Le maire en retard d'un confinement

Publié le par cresantignes.info

Lundi 8 mars, le maire Blanchard convoque, une fois de plus, le conseil municipal à « huis-clos »

J’aurais aimé comme je le fais depuis des années, assister à la réunion du CM qui s’est tenu lundi 8 mars au soir. : 2 points à l’ordre du jour me motivaient tout particulièrement :

  • le compte administratif 2020 car je voulais savoir à quoi peuvent bien servir les lourds impôts que le maire et son conseil me font payer chaque année (TH : 1389 € TF : 1170 € soit 2559 € par an ! Qui dit mieux ?)
  • la désignation des tombes et donc des places qui vont « être libérées » au cimetière.
Est-elle dans la "liste" ?

Mais pour la 3ème fois consécutive, la convocation affichée faisait état d’un « huis -clos ». On ne peut plus aller ni au concert, ni au cinéma, à peine à la messe et voilà que le maire nous empêche d’assister aux réunions du conseil municipal ! Pourtant la Loi impose toujours la publicité des débats et le public est réputé pouvoir librement assister aux délibérations des conseils municipaux. Beau principe démocratique et républicain que tout citoyen devrait avoir à cœur de favoriser et de défendre.

De l’opacité de la gestion communale

Alors pourquoi ces 3 réunions sans public ? « Le droit des habitants de la commune à être informés des affaires de celle-ci et à être consultés sur les décisions qui les concernent est un principe de la démocratie locale » (Code Général des Collectivités) : le maire Blanchard et son équipe bleue ou brun horizon, c’est selon, semblent ignorer ce vertueux principe républicain. Ainsi, le 30 novembre dernier, c’est sans public donc sans témoin, que le CM a initié une opération immobilière à hauteur d’un demi-million d’euros… avec l’argent des contribuables. Qui dans le village a été ne serait-ce qu’informé de cette décision ? Consulté ? n’en parlons même pas… A quand, chers Zélus, un débat public, sur cette affaire à, oui, oui, vous aviez bien lu, un demi-million d’euros ? Monsieur le maire, où se situe l’intérêt général de la population dans cette opération hors de prix, élaborée à la va-vite avec, à la clé, un seul devis pas très clair ? A suivre.

Attention, chute de tuiles.

Attention, chute de tuiles.

Le maire : « Monsieur Vaudez, c’est huis-clos ! »

A propos de ces réunions systématiquement interdites au public, des explications s’imposaient. Faute de les avoir obtenues, je me suis présenté lundi à la mairie, pour cette réunion du CM. Dès mon arrivée, le maire m’a notifié : « C’est huis-clos ». Le « huis-clos » au sens du CGCT (art2121-18) nécessitant, comme je l'ai fait remarquer, un vote du CM, j’ai attendu sereinement mais sans illusions, qu’il en soit ainsi.

Sans raison spéciale liée à l’ordre du jour et parce que ma seule présence qui les interpellait, déplaisait à ces gens, ils ont comme un seul homme (je dois à la vérité de dire que la plus véhémente fût une femme 😉) emboité le pas au maire et plébiscité un bon vieux huis-clos traditionnel comme le maire Blanchard les aime (voir cresantignes.info/2015/08/quand-l-huissier-eut-clos-l-huis-l-huis-clos-fut  et https://www.cresantignes.info/article-02-huis-clos-municipal-que-nous-cachent-ils-gazouillage-ou-bricolage-89301090.html).

La messe était dite, pas très glorieuse pour la démocratie communale.

 

Des explications incongrues qui sentaient le moisi.

Tout aurait pu en rester là mais le maire Blanchard a cru devoir expliquer certes à moi mais aussi à son petit monde subjugué que s’il convoque systématiquement désormais le CM à huis-clos, on le sentait vraiment désolé ravi,...   c’est qu’il ne peut pas faire autrement !

« Je vais vous lire le texte quand même, monsieur Vaudez. Vous avez dû voir le journal » me déclara-t-il soudain. Ah, « quand même », la Parole, sinon de Dieu, du moins celle du journal -j’espérais Officiel- allait jaillir.

Il lut sur son téléphone portable (wouah !) un texte publié dans la presse… locale. Sans indication de date, tout portait à penser que ce texte était récent.

La conclusion en était sans appel et le Chef la faisait sienne :

« vous ne pouvez pas assister au conseil municipal de votre commune»

Les "fans" en liesse.

A cet énoncé, Madame « Re ! » dans le trio d’extrême-droite de l’assemblée, jubila de plaisir : « Re !» éructa-t-elle. Pourtant à l’évidence, ce texte non officiel et surtout non daté, sentait le moisi. La sous entendue « belote » de madame « Re » applaudissait à une tricherie du maire et son « dix de der » fleurait l'incivilité et la médiocrité, tout comme le commentaire de son hardi collègue ; dans ma jeunesse, je suis parfois allé garder les vaches (heureux souvenir 😏) mais jamais avec lui.

Un article obsolète et un homme du (dé)passé

L'article rédigé par un journaliste (pédagogue et honnête) faisait référence à une situation précise : le confinement (!!). Le texte exhibé par le maire Blanchard s’avérait donc être complètement dépassé, déphasé. Depuis le 15 décembre dernier en fait, le document était obsolète et caduc. 

Rappelez-vous : à cette date, le 2ème confinement avait pris fin et fût remplacé par un couvre-feu nocturne de 20h à 6h puis de 18h à 6h. La donne sanitaire avait alors sensiblement changé : liberté de déplacement pour tous et plus besoin d’attestation en dehors du couvre-feu. Pas drôle ce couvre-feu contraignant mais, 12h sur 24h de liberté retrouvée, cela était appréciable. Après, libre à chacun d’en user à son gré mais comme dit le Canard pas local, la Liberté ne s’use que quand on ne s’en sert pas. Moi, j'entends en user librement.

Le maire Blanchard, qui pourtant lit le journal, n’était-t-il pas au courant ? Pourquoi a-t-il lundi continué à imposer à ses administrés des restrictions de droits et de libertés qui depuis des mois n’avaient plus lieu d’être ?  

STOP monsieur le maire, mettez votre logiciel à jour et rendez-nous des réunions de CM accessibles au public comme l’exige le Code des collectivités et comme le permet -ne vous en déplaise- la Loi du 14 novembre 2020, que je peux vous lire, à vous et à vos semblables, quand vous voudrez.

 

Amis lecteurs, gardez le moral.

 

Merci à Shultz le papa de Snoopy

 

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