EAU 2023 : ce que le maire Blanchard n'a pas dit…

Publié le par cresantignes.info

A. Une eau très chère et de mauvaise qualité.

Avec une hausse de 25% du prix de l’eau distribuée, la commune de Crésantignes a battu en 2023 un bien déplorable record.

Si vous comparez à celle de 2022, la facture d’eau qui vous a été envoyée par le « COPE de Crésantignes » en juin, vous constaterez que le prix du m³ d’eau est passé de 1,60 € à 2 €  soit effectivement une hausse de 25%  .

Si comme le fait le SDDEA (Syndicat des eaux de l’Aube), on prend 120 m³ comme consommation annuelle moyenne d’une famille (2 adultes et 2 enfants) cette hausse de 25% du prix du m³ a généré une hausse de 0,40 x 120 = + 48 euros pour cette famille !

L’impact de la hausse de 25% du prix du m³ d’eau sur la facture globale (abonnement : 20 €, taxe pollution : 0,22 €/m³ et TVA à 5,5%) pour une consommation de 120 m³, frise les 20%.
De 252 € en 2022, la facture est passée à 302 € en 2023. Une brutale hausse, sur un produit vital.

 

B. Qui en est responsable ?

Mais qui se cache derrière ce « COPE de Crésantignes » responsable de cette hausse ?

Jusqu’en 2015, la distribution de l’eau était entièrement gérée par la commune. Avec un prix au m³ de 1,30 € et un abonnement annuel à 10 €, la situation financière était saine lorsque la commune a transféré sa compétence eau potable à une structure administrative nouvelle : les COPE, au sein du Syndicat des Eaux de l’Aube (SDDEA).

Ainsi fut créé le COPE de Crésantignes présidé et dirigé par…. Dominique Blanchard, le maire de Crésantignes ! La distribution de l’eau à Crésantignes échappa alors à tout contrôle démocratique des habitants ; quand soucieux de la mauvaise qualité de l’eau distribuée, je demandais à prendre connaissance des délibérations du COPE de Crésantignes, Dominique Blanchard maire de Crésantignes mais aussi pourtant, président du COPE répondait que je devais m’adresser au SDDEA, comme si lui n’était pas concerné et n’avait pas en sa possession les documents relatifs à SA gestion du COPE. Un jeu de cache-cache et d’irresponsabilité du maire/président.  Les délégués de la commune à ce truc opaque appelé COPE de Crésantignes n’ont jamais rendu compte devant le CM des décisions prises par... eux.

Lorsqu’à ses vœux de 2019, le maire Blanchard faisant le show, s’était exclamé, rappelez-vous : « Je tiens à vous faire part ce soir d’un sujet qui retient toute mon attention et qui fâche ! et j’espère qui va vous fâcher !! ». Il annonçait alors à ses administrés une hausse de 30% de leur facture d’eau ! Sauf que cela était complètement FAUX . De plus, cette hausse, il l’attribuait au SDDEA (Syndicat des eaux): « Cela concerne le transfert de compétence de la gestion de l’eau au Syndicat départemental » ; en fait le seul changement par rapport aux 2 années précédentes, était le prix du m³ d’eau passé de 1,30 à 1,40 €, ce qui engendrait une hausse de la facture de … 6% seulement ! Quelle ingratitude que ce dénigrement public infondé vis à vis des responsables du SDDEA. Plus comique -si on veut-, la hausse du prix du m³ résultait de la décision n°3.1/18 du COPE DE CRESANTIGNES en date du 01 octobre 2018 ; devinez qui était alors le PRESIDENT de ce COPE ? J’invite tout un chacun à aller sur le site internet CRESANTIGNES.INFO, lire à la date du 31 octobre 2019, l’article intitulé « Une fâcherie… fâcheuse. »

C. Une eau distribuée de mauvaise qualité

J’ai maintes fois alerté les habitants (distribution d’informations dans les boites à lettres, articles documentés sur le site CRESANTIGNES.INFO, prise de parole à la mairie…) quant à la mauvaise qualité de l’eau distribuée sur le réseau de Crésantignes : taux de nitrates élevés, présence de pesticides mais le maire dans le déni complet d’une réalité avérée par les analyses de l’Agence régionale de santé (ARS), a toujours considéré que les nitrates c’était bon pour les salades (humour communal) et qu’il n’y avait pas lieu d’informer les habitants même lorsque le taux de nitrates dépassait la limite légale de qualité fixée à 50 mg/L.

Dernier exemple en date : l’analyse de l’ARS du 30 novembre :

Qui en a été informé ? comme à chaque fois qu’un tel dépassement est survenu, PERSONNE. A croire que dans la commune du maire Blanchard, il n’y a pas de femmes enceintes, ni d’enfants de moins de 2 ans, ni de personnes fragilisées par une maladie.

Autre paramètre alarmant, sur le document de l’ARS, joint à la facture d’eau (c’est obligatoire !), est mentionnée la teneur moyenne en nitrates de l’eau que le COPE nous donne à boire : 40,8 mg/L. Un savant mélange entre l’eau du forage des Corvées et l’eau de la source de Valmerys permet certes de maintenir (difficilement) un taux de nitrates inférieur à 50 mais la moyenne sur l’année est, en continu, proche de la limite légale. Avec un taux moyen de nitrates supérieur à 40 mg/L, la ressource en eau de Crésantignes est classée en très mauvaise position. Sur 23500 unités de distribution, plus de 19800 (soit 84 %) ont une eau de bonne qualité avec un taux entre 0 et 25 mg/L ; 2700 ressources (soit 11%) ont un taux compris entre 25 et 40 mg/L. Crésantignes appartient aux 3% ayant une eau de mauvaise qualité du point de vue des nitrates, juste sous la barre des 50 mg/L qui classe l’eau comme non potable.

On se demande pourquoi, quand le forage de Jeugny (situé à Crésantignes) a été abandonné dans les années 90 à cause des nitrates, la commune a pu trouver judicieux de conserver le sien et de s’isoler des autres réseaux. Pendant des années, la commune nous a distribué une eau de plus en plus chère et de plus en plus polluée aux nitrates et aux pesticides. Pendant des années, le maire et ses conseillers n’ont jamais voulu prendre à bras le corps ce problème de la qualité de l’eau qu’ils considéraient sans doute comme secondaire.

Il aura fallu un problème accidentel d’approvisionnement l’an passé, un problème de déficit de gestion du COPE entrainant une hausse de 25 % du prix du m³ et peut-être la prise en compte de la mauvaise qualité de l’eau fournie par les 2 ressources créteignates pour qu’enfin les choses bougent.

D. Après des années d’isolationisme communal, changement de cap… discret :  code MSB.

Ils avaient dit qu’ils en informeraient la population mais ils ne l’ont pas (encore ?) fait ; comme dirait le maire Blanchard : « ça ne vous regarde pas ! ». A l’ordre du jour du conseil municipal du 30 octobre 2023, figurait :
                "COPE : 
adhésion au Syndicat Mogne Seine Barse".

La liste puis le registre des délibérations consultables en mairie (pour ceux qui osent !) n'ont pas permis d'en savoir plus :

Informer les membres du conseil, voilà qui est fort de café puisque ce sont ces mêmes conseillers qui une heure plus tôt, réunis en formation secrète, ont voté cette adhésion en préparation depuis... des mois sans que le CM en ait délibéré !

E. Quelles seront les conséquences de cette fusion pour les Crésantins ?

Le tout petit COPE de Crésantignes (150 abonnés) va se fondre dans le gros COPE des Vallées de la Mogne, de la Seine et de la Barse (MSB) (9100 abonnés). Au 1er janvier 2024, sans qu’ils en aient été informés, les buveurs d’eau crésantins vont devoir s’aligner sur… le plus gros, ce qui en l’occurrence n’est pas forcément un mal !!.

Principale mesure affectant les habitants de Crésantignes : l’abonnement qui depuis des années était de 20 € passe à 75 €. De quoi faire peur mais dans le même temps le prix du m³ d’eau qui a atteint 2 € à Crésantignes, va s’aligner sur celui de MSB : 0,97 € !

Problème : que vaut-il mieux :
un abonnement à 20 € et le prix du m³ d’eau à 2 euros
ou 
un abonnement à 75 € (plus selon le maire Blanchard ?)
et le m³ d’eau à 0,97 €

(voir 1,12 € après la hausse prévue en 2024 par MSB) ?

Ne répondez pas trop vite.

Le graphique suivant permet de voir qui, à Crésantignes, va y perdre et qui va y gagner.

Les personnes consommant moins d’une soixantaine de m³ vont voir leur facture augmenter (un peu) ; elles sont 50 sur 150 (soit 33%).
Les autres (soit les deux tiers) vont, par contre, y gagner .

Vive MSB.
L’économie sera d’autant plus importante que la consommation aura été élevée.

La lecture de ce graphique devrait permettre à chacun d'évaluer son cas.

La lecture de ce graphique devrait permettre à chacun d'évaluer son cas.

Pour une famille consommant 120 m³ d’eau dans l’année, le coût dans le COPE de Crésantignes aurait été de 302 €. Dans le COPE de MSB, la facture ne serait que de 230 € (sous réserve des hausses de 2024). Soit une diminution de la facture de 72 € (plus de 30% !!). Quel dommage que le maire Blanchard cramponné à sa régie et à ses ressources « propres » (forage des Corvées et source de Valmerys) n’ait pas, ces 20 dernières années, suivi l’exemple des communes voisines !!

Je tiens à la disposition du maire (et de qui voudra), le détail de ces calculs (voir aussi en fin d'article) au cas où quelqu’un en toute mauvaise foi les contesterait. Depuis le CM du 30 octobre, j’ai plusieurs fois demandé au maire et aux conseillers d’organiser une réunion publique pour informer la population. En vain. 

F. Mogne Seine Barse et la « qualité de l’eau ».

Non seulement, pour les 2/3 des habitants de Crésantignes, ce transfert va être bénéfique financièrement mais, pour tous, la qualité de l’eau distribuée dans notre commune va s’améliorer... sensiblement.

Un taux de nitrates passant de 40 mg/L à 4 fois moins, voilà qui me plait bien. Depuis le temps que je dénonce les taux de nitrates élevés dans l’eau de Crésantignes ; quel dommage qu’en 20 ans le maire Blanchard et ses fidèles n’aient jamais rien fait pour y remédier

J’espère que le COPE MSB restera insensible aux demandes du maire et de ses conseillers de maintenir en service la source (traces d'atrazine). Le forage et la source n’ont plus d’autre intérêt que patrimonial : il faut certes les conserver et les entretenir (en particulier le tunnel) mais ne plus les utiliser pour l’eau destinée à la consommation humaine.

Le transfert va nécessiter des investissements estimés à 50000 € (installation d’un surpresseur et changement du système de chloration) et peut-être des travaux. Ils seront pris en charge par le COPE unifié MSB.

Nous pouvons remercier tous ces gens, habitants et élus du COPE MSB qui nous accueillent sans contrepartie, tant s'en faut ; ils vont partager avec nous ce bien précieux :L'EAU. Une eau potable bien moins chère et de bien meilleure qualité que celle que le maire Blanchard nous a donné à boire pendant 20 ans.

La source en 2007

La source en 2007

Rapport annuel 2023 du SDDEA

Rapport annuel 2023 du SDDEA

Ce graphique donne les bases du calcul et même les formules (pour le plaisir des maths ;-))

Ce graphique donne les bases du calcul et même les formules (pour le plaisir des maths ;-))

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