SALLE DES FÊTES : la face cachée des 2 emprunts... 20 000 euros par an pendant 15 ans et 12 000 les 5 années suivantes.
De même qu’il n’avait fallu que 2 minutes pour contracter un emprunt de 12 000 € pour le service des eaux, 7 minutes auront suffi le 21 mai dernier pour que, sans faire la moindre remarque et sans (se) poser la plus petite question,
le CM décide d’un emprunt de 150 000 € sur 20 ans
et
l’un n’allant pas sans l’autre, le principe d’un emprunt « complémentaire »… on va le voir, conséquent et incontournable, faute d’autofinancement possible sur le budget communal. C’est là que les 140 000 € "imaginés" par le maire dans ses vœux les plus chers en janvier 2011, font cruellement défaut !
Le compte rendu de la réunion du CM du 21 mai 2012 affiché en mairie, n’en dit pas plus :
[Le CM] « contracte un emprunt de 150 000 € sur 20 ans auprès du Crédit Mutuel et demande un crédit complémentaire auprès d’un autre organisme financier pour l’édification de la salle socioculturelle »
Comme d’habitude, pour l’édification des Citoyens créteignats, la transparence n’est pas au rendez vous.
Pour que chacun puisse connaître la réalité de ce dossier, voici quelques infos, disons "complémentaires" (comme le crédit du maire !!).
Ä Le choix du projet de la salle n’est toujours pas fait.
La décision prise par le CM le 08 décembre 2010 et ficelée au centime près, semble avoir été remise en cause… en apparence tout au moins. Car le 31 octobre 2011, le même « Conseil Municipal a demandé un projet d’une construction neuve à plusieurs Cabinets d’Architectes »… tiens tiens le marché s’ouvre, en apparence tout au moins, à la concurrence !
Depuis janvier 2012, les 3 projets architecturaux parvenus en mairie, sont jalousement gardés… au secret mais tout porte à croire qu’un des 3 projets est déjà pratiquement retenu. Devinez par qui !
Ä Le coût de la « salle »
« L’étude est basée sur un projet dont le coût total hors taxes est de 572 914,76 € soit 685 206,05 € TTC » peut-on lire dans la délibération du 31 octobre 2011. Soit une hausse de 100 000 € HT par rapport aux études précédentes datées de 2010 !! Affirmations non conformes au projet réel, semble-t-il (de quoi « égarer » les architectes avec des données a priori financièrement irréalistes ?)...
A ce jour, le montant du tout premier projet (2010) parait devoir servir de référence : 470 000 € HT (soit environ 570 000 € TTC) dont 420 000 € HT pour la construction du bâtiment et 50 000 € HT pour l’assainissement et l’aménagement des abords. Si, comme cela semble acquis (?), les travaux d’assainissement et d’aménagement des abords sont… mis de côté, le coût du projet s’élèverait bien "entre 420 000 € HT et 440 000 € HT" comme l’a révélé le maire Blanchard.
(en cliquant ici tous les propos du maire )
Ä Les subventions
Le conseil REGIONAL s’étant montré bien plus « généreux » que prévu
(merci à eux ! 150 000 € au lieu des 82 000 € initialement obtenus par le maire)
le total des subventions est de 225 000 €.
(en gros 50% du projet !)
Ä Les emprunts
L’autofinancement possible sur le budget communal étant quasi nul, la commune va devoir pour financer ce grand projet EMPRUNTER au minimum entre 200 000 et 230 000 € (sans compter l’avance de TVA !)
Pour ne pas affoler les citoyens contribuables, le maire a annoncé un emprunt de 150 000 € avec des trimestrialités ( !!) de 3002, 01 € !! Bien sûr le compte n’y est pas mais, à lui seul, cet emprunt dont le taux d’intérêt bancaire est de 5,1 %, génèrera des remboursements ANNUELS de 12 000 € (4 fois 3000 € = 12 000 €…) pendant 20 ans (c’est LONG, vingt ans !). Autre argument « minimisateur » de cet emprunt mis en avant par le maire, le fait qu’il se substituera, qu'il prendra le relais de l’emprunt (100 000 € sur 10 ans au taux de ??) souscrit pour l’achat en 2004 de 2 bâtiments (12 rue principale) respectivement mis à disposition des pompiers et loué, après restauration par la commune, à W. Rigon ; les annuités de remboursement de cet emprunt de 2004, sensiblement équivalentes (13 000 €, ?) vont en effet prendre fin. Belle synchronisation comptable, qui devrait rendre l’opération budgétairement indolore.
A ceci prêt, que l’emprunt de 2004 s’est avéré LOURD pour le budget communal dont le fond de roulement s’est effondré entre 2004 et 2011 de 240 000 € à 45 000 €.
A ceci prêt encore que l’emprunt de 150 000 € ne suffira pas. D’où ce mystérieux emprunt « complémentaire » dont le compte rendu affiché ne donne ni le montant, ni les caractéristiques. Transparent… comme toujours ! On pourrait penser que, simple variable d’ajustement, ce « prêt complémentaire » serait de peu d’importance… Qu’on se détrompe : pour aller de 150 000 à 220 000 ou 240 000 € (part du projet non subventionnée), il manque au bas mot 80 000 € si on prend une valeur moyenne.
C’est effectivement la somme complémentaire de 80 000 € que le maire Blanchard a fait voter au CM comme demande de « prêt complémentaire » à un autre organisme (le Crédit Agricole !).
L’enregistrement audio de la présentation du maire, permet d’apprendre que ce crédit se ferait sur 15 ans. Le taux de ce prêt, pas plus que le montant annuel des remboursements (sous forme de trimestrialités dont le maire est très fier) n’a pas été dit et comme aucun conseiller n’a semblé intéressé par ces « détails »… on ne le saura pas.
Si on fait l’hypothèse d’un crédit de 80 000 € sur 15 ans au taux de 5,1%, l’annuité sera de près de 8 000 €. [annuité = 80 000 * 0,051 / [1- (1,051)^(-15)] = 7 759 € ]. Et 8 000 € de plus par an à payer pendant 15 ans….
Donc résumons :
1) pour un prêt principal de 150 000 €, un remboursement de 12 000 € par an pendant 20 ans
2) pour un prêt « complémentaire » de 80 000 €, un « complément » de remboursement de 8 000 € par an pendant les 15 premières années en complément du prêt principal.
Soit sauf erreur ;-)) : 12 000 + 8 000 faisant 20 000 :
20 000 € par an à rembourser pendant les 15 prochaines années !
(12 000 ensuite pendant encore 5 ans).
Ä L’information des contribuables
Ce projet de salle « socioculturelle » dont la finalité principale : la location (rentable ?) à des particuliers « teufeurs » n’a jamais été évoquée dans les délibérations, suscite quelques engouements festifs mais aussi quelques réticences environnementales et surtout financières ! Favorables ou hostiles, les citoyens électeurs de Crésantignes ont le droit de connaître les tenants et les aboutissants de ce dossier municipal majeur. Le CM et son maire ont le DEVOIR de les informer (de préférence honnêtement et complètement). A quand la TRANSPARENCE, tant de fois réclamée, sur les affaires communales ? A quand une démocratie véritable pour la commune de Crésantignes ? A quand des réunions publiques d’information des habitants sur les réalisations et les projets communaux (salle des fêtes, réfection du réseau d’eau, lotissements privés de la ruelle du moulin Menneret…) ?
Ä Des interrogations
A quand également, une information objective sur l’état des finances communales ? Car financée à 50 % par les contribuables du département (60 000 €), de la région (150 000 €) et de l’état (15 000 € !), le projet d’une salle communale polyvalente est pour le moins « intéressant » ; encore faudrait-il être, sinon certain, du moins à peu près sûr que les finances communales permettront de faire face au financement par emprunts des 50 % restants et cela, sans dommage pour le fonctionnement « ordinaire » de la Commune au cours des 20 prochaines années (les dépenses "contraintes", obligatoires, représentant souvent plus des ¾ du budget global).
La réserve financière communale, contrairement à ce que le maire a voulu faire croire en janvier 2011 (les fameux 140 000 € inexistants du compte administratif 2010…), a été réduite à peu de chose au cours des 8 dernières années ; le budget municipal est-il encore assez « solide » pour supporter sans dommages au cours des 15 (voire 20) prochaines années ces remboursements de 20 000 € par an pour cette salle mirifique (570 000 € TTC) dont les caractéristiques fonctionnelles et architecturales sont toujours gardées secrètes par les Zotorités créteignates !! « Y’a pas de souci » répète le maire à chaque conseil mais nul n’est obligé de le croire…. sur parole.