EAU : Pb... après le "coup à coup", peut-être le "quat' d'un coup" ? A quand le "tout d'un coup" ?
Courant décembre, la presse locale a parlé des branchements en plomb de Crésantignes... vision de la situation pour le moins un peu trop idyllique qui a dû faire chaud au coeur de not' bon maire mais qui hélas ne correspond pas à la réalité du terrain... créteignat.
Voyons ce qu'il en est vraiment.... droit de réponse ;-)))
EAU : A propos des branchements en plomb de Crésantignes.
Le titre de l’article publié récemment (journal du 14 décembre) « Eau : les branchements en plomb changés » pourrait faire croire qu’à Crésantignes, ce problème sanitaire lié au plomb appartient désormais au passé. La conclusion toutefois, qui précise « qu’à ce jour environ 50% des branchements en plomb ont été remplacés », relativise certes la portée du titre mais ce 50% de compteurs soit disant REMPLACES reste très abusivement inexact.
Difficile d’obtenir du maire, sauf à l’y contraindre à coups répétés d’articles de loi, des informations précises, non falsifiées, sur les problèmes qui concernent pourtant les habitants de la commune. Lors du dernier CM du 28 décembre, à propos de questions écrites que j’avais posées aux conseillers, le maire Blanchard s’est exclamé : « En ces périodes de fêtes, il ferait mieux d’écrire au Père Noël ». Donc, impossible par exemple de savoir où se trouvent les branchements en plomb. Après avoir affirmé que ceux-ci avaient été répertoriés, le maire et son équipe prétendent aujourd’hui qu’ils n’en ont pas la liste… officielle. De même, impossible de connaître avec précision le nombre de branchements changés au cours des 2 dernières années. Sans parler des années antérieures ! Le problème du plomb dans les réseaux d’eau potable, a été soulevé au plan national en 1998 ; évoqué au plan local en 2007, il avait été rapidement mis sous le coude du maire et… oublié.
On ne savait même pas (et manifestement on ne voulait pas savoir), jusqu’à peu, le nombre des branchements concernés et donc l’importance du problème. Qu’en est-il ?
Faute de mieux, on peut estimer qu’en 2007, environ 70 branchements en plomb préexistaient dans la commune. « Le plomb a été utilisé pour les branchements publics jusque dans les années 1960 et de manière marginale jusqu’en 1995, date à laquelle son usage pour le fabrication des canalisations a été interdit » (source Ministère). Le nombre total de branchements avoisinant alors 140 (il est de 149 en 2011), 50% des branchements créteignats étaient donc… à changer.
Disons le clairement, depuis 2007, rien ou presque n’a changé. Il semblerait que 2 ou 3 branchements en plomb aient été changés en 2010 ( ?) et peut-être un peu plus en 2011. 4 ou 5 à tout casser. Le maire ne savait pas bien quand je l’ai interrogé oralement… il n’avait pas encore reçu les factures !! Bref avec, disons 7 branchements de changés sur les 70 à changer, 90% du travail reste… à faire.
Certes, « cette source d’intoxication au plomb représente le plus souvent une faible part mais contribue à l’imprégnation de l’organisme. La directive européenne de 1998 transposée dans le code de la santé publique, a fixé la teneur maximale en plomb dans l’eau au robinet du consommateur à 10 micro grammes par litre (µg/L ) à compter du 25 décembre 2013. Jusque là, une teneur inférieure à 25 µg/L est tolérée » (source Ministère). Le législateur a donc laissé 15 ans aux distributeurs d’eau potable (de 1998 à 2013) pour se conformer aux nouvelles dispositions réglementaires.
Le temps a passé ; en 13 ans, la municipalité de Crésantignes qui gère en régie son service d’eau potable, n’a pratiquement rien fait.
Quelle politique de résorption des branchements en plomb, le maire et son conseil ont-ils, sans en avoir délibéré, entrepris de mettre en œuvre pour les 2 années à venir ? En janvier 2011, le maire avait publiquement déclaré :
« Deux solutions s’offrent à nous. La première : effectuer en totalité, en une seule fois, la reprise de ces branchements. Cette opération bien que subventionnable, engendrerait inévitablement ( ?) une hausse tarifaire du prix du mètre cube de l’eau à court terme. [Note : à Crésantignes le prix de l’eau au robinet a néanmoins augmenté de près de 30% au cours des 2 dernières années malgré l’abandon de fait, de cette première solution… subventionnable !]
La seconde, procéder par étapes comme la commune le fait actuellement […]. Le CM devra statuer et prendre la bonne décision en réfléchissant surtout sur les éventuelles conséquences et incidences de ce projet en terme de délai, de coût, et d’impact environnemental ». Belle envolée…
Bien sûr, à ce jour, le CM n’a pas « statué » et officiellement n’a pas « pris de décision » (bonne ou mauvaise). A-t-il seulement « réfléchi » à l’allitération magistrale des « conséquences et incidences » ?
Toujours est-il, comme le relate l’article de presse qu’en 2011, le changement des branchements s’est fait, non pas « par étapes » mais au coup par coup, au rythme lent des fuites apparues aléatoirement sur ce réseau en fonte datant de 1913. Faut-il espérer voir se multiplier les fuites (et si possible aux bons endroits) pour que le processus s’accélère ? Sinon fin 2013, au train où vont les choses, il restera encore 80% des branchements en plomb… à changer.
Pierre Vaudez
Citoyen de Crésantignes
Blog personnel : cresantignes.overblog.com
NB : Lors du tout récent CM (28 décembre), alors que rien ne lui avait été demandé par les conseillers tout au moins, le maire Blanchard a déclaré, sans recourir cette fois au huis clos :
« J’ai fait faire un devis pour les changements de branchements au plomb, ruelle du Béché. […] il y a 4 branchements qui sont encore actuellement en plomb. […] ça revient moins cher d’en faire 4/5 d'un coup que 2. ». « Ah ben wouii » a répondu quelqu’un !
[Pour écouter le maire en personne annoncer sa bonne idée personnelle]
La politique secrète du CM aurait-elle changé depuis le 14 décembre, date de parution de l’article de presse évoqué ci-dessus ?